ratatatam à Chartres

je ne sais rien de lui, mais les cœurs qu'il a tracés (au désherbant bien chimique je suppose) sur les pelouses de Chartres me le rende bien sympathique. C'est au mois de mars que l'on a vu jaunir les brins d'herbes sur certaines pelouses. La première fois on s'étonne, on s'arrête...effectivement tous ces brins d'herbe jaunis forment un grand cœur.
je l'imagine en amoureux transit, éconduit ou incompris. J'en ai finalement croisé quatre, mais je n'ai pu en prendre que deux en photo, car les services de la ville ont vite fait disparaitre ces déclarations d'amour intempestives.

De passage à Paris, je n'ai pu m'empêcher de passer rue de Verneuil faire un tour et revoir la maison de Serge Gainsbourg. La dernière fois que j'y était allé, c'était dans les années 90, Gainsbare était encore vivant et sa façade était déjà recouverte de pochoirs, graffitis, messages d'amour, d'incompréhension et même de dégout devant le personnage, l'artiste ou les chansons. En s'approchant bien on pouvait voir que chaque volutes de la grille en ferronnerie comportait une inscription. Il y a même des idéogrammes japonais ou chinois qui sont toujours là.

Quel ne fut pas mon étonnement, mon exaspération puis ma colère de la trouver aujourd'hui recouverte d'énormes tags dessinés là par quelques mégalos (hommage à gainsbourg?) qui tel les mâles de divers espèce animales, urinent pour marquer leur territoire.

Vous allez dire que j'exagère, et vous aurez raisons. il suffit d'en remettre une couche, de ce remettre au travail, alors, à vos marqueurs, à vos bombes de peintures, à vos pinceaux, réécoutez les chansons du grand Serge et revenez dire se que cela vous inspire.

Je crois que c'est, par extension, la définition du palimpseste (je rêvais de glisser ce mot dans mon blog) plusieurs couches qui couvrent, recouvrent, découvrent la couche originel (je vous glisse le lien pour la définition plus précise de Wikipédia ici).

Quoi qu'il en soit, Serge Gainsbourg avait déjà prévu une chanson pour ces c... ici

il y a quelques mois, je discutais avec mon ami Dany boon. au cours de la discussion, je lui appris que nous partions pour Chartres, très au nord de lyon, si près de la pluie normande, dans la région de Beauce, désert vert, plat et monotone.
avec son esprit si vif et perspicace, il a tout de suite imaginé le ressort comique de la situation. comme je lui faisait part des remarques systématiques des uns et des autres concernant le traumatisme météorologique que nous allions subir en nous installant à Chartres, il décidait de se lancer dans un projet de film dont vous entendrez surement parler (c'est déja fait? ah bon!). bien sur, l'artiste a adapté cette idée en forçant quelque peu le trait pour le bien du ressort comique: marseille\beurck au lieu de dizimieu\chartres, un directeur d'agence postale plutôt qu'un directeur technique...il a préférer Kad merad, juste parce qu'il avait moins de cheveux et qu'il pissait plus loin (le film nous montre que c'était indispensable). ces détails mis à part, nul n'est dupe de la concomitance entre le film et notre situation.
j'avais émis quelques idées comme équipée les voitures des départements du nord de la Loire de 2 paires d'essuie-glace et de chausser Kad Merad de botte en caoutchouc (que l'on porte quotidiennement ici, avec un ciré jaune bien-sur), Dany a trouvé tout ça trop lourd et pour le bien du ressort comique a préférer s'en tenir à ses idées de base, et insister sur le coté folklorique du patois  local...fachil !
quoi qu'il en soit et après 4 mois passé à Chartres, je confirme qu'il ne pleut, ici, pas plus d'une fois par jour!

la chanson du jour, sans hésitation: "l'orage" Georges Brassens,c'est ici

elle est tellement grande et tellement présente (dans la ville et dans les esprits) qu'on ne peut l'ignorer. il n'y a pas de jour où l'on ne la croise pas du regard. elle veille et nous rassure; elle s'impose, nous surplombe et nous accompagne.
pourtant, comme tous les grands bâtiments de centre ville, difficile d'embrasser ce vaste édifice dans sa totalité. les rues et ruelles, les maisons, les portes cochères, les portails ou les arbres la cache, la masque, découpe la cathédrale en morceaux (pour le plus grand malhaur des touristes photographes au même titre que les échafaudages qui occupent sa façade tout au ong de l'année).
pourtant, tous ces obstacles nous aide à porter un regard différent. telle partie mal éclairée, moins ouvragée, difficilement accessible aux regards, nous est révélée,  notre regards est attiré par certains détails,  notre attention et notre curiosité aiguisé par ces "cadrages" impromptus. de quoi renouveler chaque fois notre plaisir de badaud, de promeneur, de photographe...

et pour accompagner l'album photo: PJ Harvey: grow,grow,grow

comment sait on que l'on a changé de région? une fois que la ville nous a accueilli, que l'on a son chez soi, que les rues, les gens, le rythme du travail a pris son rythme de croisière, rien de flagrant me rappel que j'ai parcouru 500km pour venir  m'installer à Chartres (je parle ici de signes géographiques, de cadre de vie et non de l'éloignement affectif).
Pourtant, ce WE, cette réalité m'a sauté aux yeux. je peux aller passer une journée entre Saint-Malo et le Mont Saint-Michel.
départ samedi matin, 3h30 de trajet par la nationale, je traverse des départements, des villes et des villages inconnus, les paysages sont légèrement différents, les vaches sont noires et blanches, les maisons sont trapues, grises et construite en granit. sur les bords de la route, les pancarte des artisans locaux vantent leur cidre, poirée, pommeau,calvados ou autre andouille de vire.
mais ce n'est pas encore le grand dépaysement, ce sont en fait les panneaux de direction qui déclenche une véritable excitation: " Mont Saint-Michel 105km", "vous entrez dans le département de la manche". voilà le vrai site éloigné, inaccessible auparavant, la manche, la normandie pouvaient être à la rigueur des destinations de vacances. ce jour là j'ai fait l'aller-retour dans la journée.
je ne suis pas encore à Brest, mais en me promenant dans le mont Saint-Michel, j'avais le sentiment d'être complètement à l'ouest.

pour accompagné mon périple, un morceau qui me donne toujours la "patate" ici

si l'on veut qu'un blog fonctionne, il faut l'alimenter régulièrement. une fois que l'on a compris ça, soit on arrète tout de suite, incapable de remplir cette contrainte, soit on évite d'y penser.
pour moi la fréquence ce sera de temps en temps, au grè de mes albums photos.

pas de petit lien musical aujourd'hui, ou plutôt si: en regardant l'album photo des vitraux, vous pouvez écouter en boucle un morceaux dont je n'ai pas trouvé de clip ou de version sur Youtube:  le titre est 4'33"(4 minutes 33 secondes) c'est John Cage qui l'a écrit en 1952. cela consiste en 4'33" pendant lesquelles l'interprète (vous par exemple) ne joue pas de son instrument, laissant l'auditeur écouter le silence (et tous les bruits qui l'accompagne). bon écoute à tous

j'apprends que cette chanson dont l'air nous ai très familier porte ce joli titre, je la réécoute, les paroles en français ne sont pas mal. est-ce que c'est la traduction précise de la chanson en portugais? je n'en sais rien.
quoi qu'il en soit pour vous la remettre à l'oreille c'est ici (attention on la garde en tête un bon moment)

LES EAUX DE MARS
chanson de TOM JOBIN (reprise par G.Moustaky)

Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil
C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert

Un arbre millénaire, un nœud dans le bois
C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air
C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond
Le mystère profond, la promesse de vie

C'est le souffle du vent au sommet des collines
C'est une vieille ruine, le vide, le néant
C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse
Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de Mars

C'est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent
C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance
C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire

C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose
Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire
Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte
C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout

Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent
C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste
C'est du bois, c'est un jour le bout du quai
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court

C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé
La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue
Un pas, un pont, un crapaud qui croasse
C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon
C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie

Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques
Un serpent qui attaque, une entaille au talon
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire

C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison
C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond

Un pas, une " ... pedra é o fim do caminho
E um resto de toco, é um pouco sozinho ... "
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire...

depuis que j'ai créé ce blog, je n'y ai pas remis les pieds. aujourd'hui j'ai décidé qu'il sera plutôt le moyen d'échanger des photos , avec peut-être des commentaires, mais après 2 tentatives, je n'ai toujours pas réussi à mettre plusieurs photos dans un message. je viens donc de créer un album photo (auquel vous avez accès quelques part sur la page d'accueil...à vous de trouver). j'espère que le résultat ne sera pas trop mauvais.vous pouvez laisser des commentaires (parait-il?) en cliquant quelques part n'hésitez pas!

je vais essayer de constituer un blog qui me permettra d'échanger, de transmettre mes impressions sur cette période étrange que je vis actuellement. pas de révélations fracassantes, pas de confidences troublantes, juste voir si il est possible d'utiliser un blog pour communiquer...tout simplement (si l'on estime que communiquer peut-être simple?)